Survie

Bob Denard

1929 – 2007 Pour le compte de la République, Bob Denard, surnommé « le Corsaire de la République », a très tôt commencé à saboter les volontés indépendantistes des colonies françaises. En 1953, il est policier dans une « brigade antiterroriste » au Maroc, après avoir été commando de marine en Indochine. En 1954, il prend part à une tentative d’assassinat contre Pierre Mendès France, accusé de brader les colonies.

Sa carrière de mercenaire commence au Katanga (riche région de l’ex-Congo belge dont la sécession contre Lumumba a été encouragée par la France, entre autres), il oscillera selon le bon vouloir de Foccart entre les sécessionnistes et Mobutu (1965). Il poursuivra sa carrière au Biafra (après un séjour à Paris où il combat la génération 68 avec des membres du Service d’Action Civique créé par De Gaulle), au Gabon, où il « fait le ménage » chez les opposants à Omar Bongo, en Angola, ou au Bénin. Il recrute sans difficultés dans les milieux d’extrême droite, en osmose avec ses milices successives. Sa terre de prédilection reste les Comores (voir p. 15) où, de 1975 à 1995, il organise nombre de coups d’État, élimine des personnalités politiques et organise divers trafics à même de financer sa troupe.

Lors de ses procès, Denard est chaque fois soutenu par d’anciens hauts personnages des services secrets venus certifier que le « Corsaire de la République » offi ciait bien pour la France. En 1999, il sera absous par les assises de Paris du meurtre du président comorien Abdallah – la moindre des choses après plus de 50 ans de bons et loyaux services. Poursuivi depuis 2001 par la justice italienne, Denard n’assistera pas à son procès, en raison de la maladie d’Alzheimer dont il souffrait depuis plusieurs années. Il meurt d’un arrêt cardiaque, en novembre 2007.