Survie

Dov Zérah

En mai 2010, Dov Zérah a succédé à Jean Michel Severino à la tête de l’AFD. Un nouveau directeur au parcours intéressant, chargé de rencontres, de tout bord politique et dans les circuits douteux de l’aide publique au développement. Diplômé de l’ENA, parmi les fonctions successives qu’il exercera à partir de 1980, on peut en effet relever :

  • chargé du suivi des procédures d’aide au développement et des mécanismes de financement des entreprises, au sein du Trésor
  • chef du bureau zone franc Afrique Sub-saharienne et Océan Indien
  • directeur de cabinet du ministre de la Coopération Michel Roussin en 1993 (devenu ensuite Monsieur Afrique du groupe Bolloré)
  • directeur général délégué de la Caisse Française de Développement (renommée plus tard AFD)
  • président de la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (devenue ensuite Dagris puis Géocoton)

Conseiller municipal UMP de Neuilly-sur-Seine depuis 2008, il est aussi une vieille connaissance de Nicolas Sarkozy, qui a sans doute préféré placer un homme de confiance à la tête de l’agence, un important levier d’influence française en Afrique.

Selon le journal Le Monde « Dov Zérah aurait été nommé à l’AFD pour reprendre en main l’agence dont la puissance et l’inclination à gauche énervent Nicolas Sarkozy. Il aurait reçu mission de mettre ses milliards au service des intérêts français et moins à des programmes sanitaires et éducatifs. » (« Docteur Zerah ou Mister Françafrique ? », 26 juin 2010)

Selon L’Express : « Au sein même de l’Agence, appelée à orchestrer les engagements financiers de la France notamment en Afrique, le choix élyséen est perçu comme le énième camouflet infligé aux partisans d’une rénovation volontariste de la relation entre Paris et la sphère subsaharienne. D’autant que Zérah, par ailleurs conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, a été vigoureusement soutenu par l’avocat Robert Bourgi, conseiller officieux de la présidence et marabout en chef des réseaux de la Françafrique.  » (20 mai 2010).