Survie

L’affaire Bernard Borrel, une nouvelle affaire Dreyfus (suite)

Publié le 21 octobre 2003 - Survie

Alors que des rapports d’expertise tronqués ou bidonnés avaient essayé de faire croire à un suicide, trois experts médico-légaux, Daniel Malicier, Eric Baccino et Patrice Mangin, ont remis au juge d’instruction Sophie Clément un rapport définitif selon lequel trois points étayent la thèse de l’assassinat à Djibouti, en 1995, du juge coopérant Bernard Borrel : l’existence d’un traumatisme crânien qui aurait pu survenir à la suite d’un coup porté par un « instrument contondant », la présence d’une fracture qui pourrait être une « lésion de défense » et surtout, la présence d’un liquide inflammable décelée sur le pied droit, liquide d’une autre nature que l’essence supposée être contenue dans le bidon retrouvé sur les lieux du drame (selon l’AFP du 201003). Une autre expertise sera prochainement publiée, qui contribue à discréditer la thèse du suicide. Il est tout à fait étonnant, pour ne pas dire plus, que les premiers experts commis n’aient pas décelé l’enfoncement du crâne et la fracture de défense. Ils étaient sans doute trop liés au ministère de la Défense...

Acculé, l’Etat français se met à invoquer le Secret Défense à propos de 12 documents qui pourraient contribuer à établir la vérité et faire justice en cette affaire. C’est une forme d’aveu : l’Etat françafricain ne sait plus comment cacher sa complicité avec la dictature djiboutienne dans ce crime sordide.

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