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Déplacement de François Hollande à Bamako : la guerre et après ?

Publié le 18 septembre 2013 - Survie

François Hollande se rendra ce jeudi 19 septembre à Bamako pour l’investiture du Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce voyage permettra de montrer à l’opinion publique française que le président français, « intraitable », a obtenu le rétablissement de la démocratie formelle au Mali.

La boucle sera bouclée, les projecteurs vont changer de direction, alors que les Maliens et les Maliennes continueront à se confronter à un grand nombre de problèmes chroniques mais aussi consécutifs à l’intervention française, parmi lesquels :

  • le mirage d’une relance dans l’intérêt des Maliens : le Plan de relance du Mali acté lors de la conférence des donateurs de Bruxelles en mai 2012 se base sur une politique néolibérale imposée par les bailleurs de fonds (promotion des investissements miniers, biocarburants, …), et sur une logique de dépendance via l’aide au développement. Par ailleurs, les intérêts français vont grandement bénéficier des marchés maliens, comme l’indiquait clairement la primature malienne à l’occasion de la venue d’une délégation du Medef à Bamako : "Quoi de plus naturel qu’après l’intervention héroïque des soldats français, ce soit les industriels du même pays qui accourent"
  • la mise sous tutelle militaire du Mali et la militarisation de la région vont être durables, avec à terme 12600 soldats mobilisés dans la mission onusienne Minusma largement sous contrôle français [1] et 3200 militaires français toujours présents dans le cadre de missions hors de tout contrôle malien ou onusien et visant à perdurer.
  • L’incertitude sur la souveraineté de l’Etat malien sur le Nord (en particulier la ville de Kidal) dans un contexte où la France a une relation trouble avec le MNLA et contrôle militairement cette partie du pays – sans dévoiler ses buts quant au statut du Nord.

Autant d’éléments analysés dans l’ouvrage de Survie sorti le 22 août 2013, intitulé La France en guerre au Mali, enjeux et zones d’ombre (ed tribord, 2013 - 7euros)

[1Ainsi, le chef de la mission, un général rwandais a principalement un rôle de représentation tandis que son état-major est dirigé par un Français et qu’une quinzaine d’autres militaires français en font partie. Voir http://survie.org/billets-d-afrique/2013/227-septembre-2013/article/la-minusma-sous-controle-4531

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