Survie

Les « minerais de sang » en question

rédigé le 1er octobre 2014 (mis en ligne le 28 novembre 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Dans une récente lettre ouverte, un groupe d’experts de la région des Grands Lacs appellent à ne pas analyser les conflits qu’au prisme de l’exploitation des minerais.

Selon eux, il s’agit souvent d’un « moyen de financement pour des opérations armées, afin de mener ces luttes, et non une fin en soi. » Par ailleurs, ils pointent que les minerais ne sont qu’une ressource parmi d’autres exploitées par les différents groupes armés et l’armée congolaise et rappellent que le M23 n’a, par exemple, jamais cherché à contrôler des mines.

La lettre alerte par ailleurs sur l’impact des initiatives de lutte contre les « minerais de sang » prises par les États ou les mesures de responsabilités sociales mises en œuvre récemment par Intel et Apple. Les trafics illégaux auraient été renforcés, le cadre légal étant devenu trop contraignant. Certains mineurs, auraient même quitté cette activité pour rejoindre... des groupes armés. Selon les auteurs, ces initiatives pourraient « alimenter les conflits auxquels elles souhaitent mettre fin » par méconnaissance des réalités sociales et politiques du pays. Ils appellent surtout à élargir l’objectif des différentes initiatives en s’intéressant aussi aux questions foncières et aux « luttes politiques dans le contexte d’une économie militarisée ».

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 239 - octobre 2014
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