Survie

5 ONG dénoncent la recrudescence de l’insécurité au Tchad

Publié le 8 octobre 2003 (rédigé le 8 octobre 2003) - FIDH, Les Amis de la terre, Survie

Agir Ensemble pour les droits de l’Homme

Les Amis de la Terre

Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)

Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)

Survie

Nos organisations sont vivement préoccupées par l’aggravation de l’insécurité au Tchad et apportent leur appui aux associations de défense des droits de l’Homme tchadiennes, qui appellent à une journée de deuil national et de recueillement le 10 octobre 2003, jour de l’inauguration du projet Tchad Cameroun [1].

Depuis des mois, l’insécurité s’est développée de façon extrêmement préoccupante dans tout le pays, marquant récemment une nette accélération. Le 23 septembre 2003, quelques jours après les plaidoiries finales de l’affaire qui opposait à deux commissaires de police un groupe de femmes victimes de violences lors d’une manifestation pacifique, le domicile de Me Jacqueline Moudeïna, l’une des principales victimes et avocate tchadienne, militant pour l’extradition de l’ex-dictateur Hissène Habré depuis le Sénégal vers la Belgique, a été encerclé par des militaires pendant la nuit. Trois jours plus tard, l’un des avocats membres du collectif constitué pour la défense de ces femmes, Me Zoua Sobdibe, a été violemment interpellé par des militaires et menacé de mort.

La même semaine, le président du Conseil d’Administration de Chad Petroleum Company (CPC) a été assassiné devant le Ministère des Affaires étrangères à N’Djamena, et le Chef du service d’ophtalmologie de l’hôpital général de N’Djamena a été enlevé à Bongor.

Nos organisations condamnent avec vigueur les agressions sus-mentionnées et appellent les autorités tchadiennes à respecter et à garantir la sécurité des personnes, conformément à l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

En outre, nos organisations appellent les autorités à faire d’urgence la lumière sur ces agressions et à saisir la justice afin de prendre des sanctions appropriées contre leurs auteurs. Nous soulignons leur responsabilité à cet égard.

Nos organisations soutiennent avec la plus grande vigueur l’appel des associations de défense des droits humains à une journée de deuil et de recueillement le 10 octobre prochain, afin de rendre hommage à toutes les populations victimes de l’insécurité récurrente dans le pays.

Contacts presse :

FIDH : 01 43 55 14 12

SURVIE : 01 44 61 03 25

[1Le 10 octobre prochain est la date officielle de célébration de l’inauguration du premier baril de pétrole tchadien, à laquelle les associations de défense des droits de l’Homme au Tchad s’opposent, considérant les revenus du pétrole comme une arme aux mains des autorités qui ne profitera pas à la population nationale

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