Survie

Le Drian tout dévoué à Déby les mains rouges

Publié le 9 août 2016 - Odile Tobner

Toute honte bue, M. Le Drian, ministre de la Défense de la république française, n’a pas hésité à aller le 8 août à Ndjamena assister à l’intronisation du sanglant Idriss Déby comme président usurpateur de la république du Tchad.

Idriss Déby c’est l’homme qui, après avoir servi Hissène Habré, reconnu criminel contre l’humanité et condamné à la prison à perpétuité, l’a supplanté à la tête du Tchad et tient le pays depuis vingt six ans avec les mêmes méthodes : assassinat, torture, pillage. Parler d’élections à son sujet est une sinistre plaisanterie.

Depuis 56 ans l’armée française garantit, par sa présence ininterrompue au Tchad, le pouvoir des despotes qui se sont succédé au pouvoir avec la même violence et la même cruauté. Depuis Tombalbaye, qui fit assassiner à Paris, le 26 août 73, grâce aux services français, le Dr Outel Bono, en passant par Hissène Habré, venu de la rébellion à la collaboration avec la France pour accéder au pouvoir, jusqu’à Idriss Déby, homme de main du précédent, dont on ne compte plus les crimes commis contre la population tchadienne et ses élites. Rappelons simplement la disparition du mathématicien Ibni Oumar Mahamat Saleh en 2008 et celles, lors de la récente élection présidentielle, de dizaines de militaires et policiers qui avaient choisi de voter pour l’opposition.

Parler de réalisme pour la politique française au Tchad, comme le fait M. Le Drian, qui a été jusqu’à nouer des liens personnels servilement amicaux avec le tyran, c’est couvrir d’un euphémisme ce qui ne peut être nommé que le déshonneur et la trahison de tout ce qui prétend fonder ce qu’on ose présenter comme "nos valeurs". Non seulement cette politique, dont le cynisme le dispute à la stupidité, court à un échec certain et cuisant, comme on peut déjà en constater les prémisses, mais elle fera de la France un objet de répulsion pour les citoyens et les figures de l’Afrique de demain.

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