Survie

TCHAD : le régime (aux abois ?) convainc ses voisins de lui livrer son opposition

Publié le 17 juillet 2003 - Survie

Alors qu’au Tchad et au sein de la diaspora tchadienne on se fait l’écho d’une hospitalisation en France du dictateur Idriss Déby, la machine à réprimer l’opposition tchadienne est plus que jamais à l’œuvre. Un signe sans doute d’une certaine fébrilité du régime, confronté peut être à l’éventualité de la fin du règne sanglant de son dictateur. . Hissein Koty, opposant historique et président du Conseil National pour le Renouveau du Tchad (CNR, un des partis d’opposition) est réfugié au Bénin depuis 1995, où il continue de mener ses activités de militant contre la dictature dans son pays.

Le 6 juin dernier, il est arrêté par les Renseignements Généraux béninois, pour des motifs obscurs. Il s’agit probablement d’apaiser une crise diplomatique larvée entre le Bénin et le Tchad, ce dernier accusant le premier d’héberger en toute bienveillance des opposants à Idriss Déby.

Mais ce signe de « bonne volonté » et de coopération « amicale » n’aura pas suffi : relâché après un séjour au commissariat central. Hissein Koty est de nouveau arrêté le 14 juillet dernier, et transféré cette fois vers un autre commissariat, à la frontière du Togo. Le procédé semble clair : il s’agit probablement d’extrader Hissein Koty vers son pays d’origine, via le Togo.

La répression sanguinaire du régime Déby semble ainsi bénéficier aujourd’hui d’une coopération accrue de la part de régimes voisins « amis », comme le Togo du général Eyadéma ou, plus surprenant, le Bénin de Mathieu Kérékou, jusque là assez réticent pour ce type de collaboration. Ces gouvernement seraient-ils prêts, pour préserver leurs amitiés « françafricaines », à livrer les opposants tchadiens dans la gueule du loup ?

Lorsqu’on connaît le sort que le régime tchadien réserve à ses opposants et à leurs familles (les cas de tortures et d’assassinats sommaires abondent), on ne pourrait que s’indigner de voir des régimes soutenus par la France mener ainsi des opposants démocrates à une fin certaine.

Il serait inadmissible que le Bénin et le Togo, en coopérant de la sorte, cautionnent le massacre d’opposants opéré par la dictature tchadienne !

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