Survie

France-Cameroun : Croisement dangereux

Publié le 7 juin 1996 - Oxfam France / Agir Ici, Survie

Le Golfe de Guinée évoquait l’or. Désormais, c’est l’or noir. Il attira les flottes négrières, puis les incursions coloniales au coeur d’une Afrique méconnue. A l’aine de cette façade maritime où se joue, pour une large part, le renouveau de la relation entre l’Afrique et le monde, à l’angle droit où s’articulent Afrique occidentale et équatoriale, un pays surgit comme un carrefour de géographie physique et humaine, un lieu géométrique de rencontres ou d’affrontements culturels : le Cameroun. C’est sa richesse, ce peut-être son drame.

Sécheresse sahélienne et records d’humidité ; savane, forêt et montagne ; désert et ruches humaines ; florilège contrasté d’ethnies et langues vernaculaires ; coexistence de l’islam, du catholicisme, du protestantisme, de l’animisme - sans compter le foisonnement des sectes ; partage d’une "possession" allemande entre deux systèmes antagonistes de colonisation, l’anglais et le français - qui n’ont pas fini de se chercher noise... Le Cameroun n’est pas simple. L’opulence et la misère, l’abus de pouvoir et la rage impuissante, l’exacerbation des conflits identitaires sont proches de déchirer ce tissu complexe.

Qui n’observe cependant, en cet espace de rencontre si propice à l’échange, l’exceptionnel potentiel de richesses humaines - culturelles, intellectuelles, spirituelles, d’entreprise économique, d’initiative sociale et politique... Oui, le Cameroun peut être un carrefour heureux. C’est aujourd’hui un carrefour dangereux : trop de "chauffards" s’y croient encore tout permis, munis de ces vrais-faux permis que les Foccartiens distribuèrent dans des pochettes-surprise vers la fin des années cinquante, à leur "clientèle" métropolitaine et africaine. Des lignées de braconniers reçurent ainsi licence de garder ce terrain de chasse sous influence française, en se payant sur la bête.

Sommaire

 Introduction : Un pays-charnière (p. 7)
 La Françafrique dépouille et verrouille (p. 8)
 1997, année de tous les dangers (p. 11).

1° - Une économie livrée au pillage (p. 13)

 La rente envolée : Ponctions (p. 15)
 Pétrole vidangé (p. 18) -
 Forêt saccagée (p. 20)
 Bananes & Co. (p. 23)
 Self-service public : Fauche (p. 24)
 Privatisations (p. 26) -
 Trous (p. 26)
 Criminalisation des circuits : Doubles fonds (p. 27) -
 A cache cash (p. 29) - Faussaires (p. 30)
 Une économie exsangue (p. 31)

2° - La part française du butin (p. 33)

 Elf (p. 34)
 "Aide" : Charité bien ordonnée... (p. 37)
 Privatisons en rond(s) (p. 39)
 Corsafrique (p. 41)
 Exploitants : Forestiers (p. 42)
 Etc. (p. 44)
 Avocats (p. 45)

3° - Une "démocrature" à hauts risques (p. 49)

 Confiscation : Déni du suffrage universel (p. 49)
 Noyau (p. 53)
 Violations : Sus aux hommes libres ! (p. 57)
 Presse harcelée (p. 59)
 Le "problème bamiléké" (p. 60)
 Bagosora et Cie. (p. 63)
 Le squeeze des anglophones (p. 66)
 Bakassi (p. 68)

4° - Le verrouillage françafricain (p. 71)

 Réseaux : Foccart et la DGSE (p. 72)
 Mitterrand, Pasqua, etc. (p. 74)
 Le chemin de Damase (p. 76)
 Maîtres et secrétaire (p. 76)
 Boute-feux (p. 77) : Colon (p. 78)
 Mèches (p. 80)
 L’anglophone ne passera pas ? (p. 82)

 Conclusion : Francofolies (p. 85)
 Brève chronologie franco-camerounaise (p. 87)
 Sortir du mépris : décolonisons la politique africaine de la France (p. 90)

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