Survie

Discrétion 
française

rédigé le 11 mars 2021 (mis en ligne le 3 juillet 2021) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

L’affaire Privinvest-Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), appartenant à Iskandar Safa, remonte à la surface. On se souvient (Cf. Billets d’Afrique n°299, juillet 2020) que le Mozambique avait contracté une colossale dette cachée pour se doter illégalement de navires de guerre et sécuriser l’exploitation d’hydrocarbures à venir, notamment par Total. Le Mozambique se retourne aujourd’hui contre le milliardaire franco-libanais, l’accusant « d’avoir corrompu plusieurs hauts responsables politiques du pays (…). Dans un véritable coup de poker, Iskandar Safa a choisi de reconnaître le versement de considérables sommes d’argent à des officiels du Mozambique, tout en minimisant les montants en jeu et en niant qu’il s’agisse de corruption  », dressant «  la liste, impressionnante, des dizaines de millions versés, avec le détail des dates et des comptes bancaires sur lesquels ces sommes ont été virées  », rapporte Mediapart (11/03). Mais «  en France, pendant ce temps, un épais silence recouvre l’affaire ». L’ONG Les Amis de la terre (« Mozambique : de l’eldorado gazier au chaos », 15/06/20) avait déjà accusé Hollande et son gouvernement d’avoir délibérément fermé les yeux sur les contours douteux de ce contrat et sur l’implication de certaines banques comme BNP-Paribas, regrettant l’absence d’investigation judiciaire en France. Interrogé par Mediapart, le Parquet national financier refuse toujours de s’exprimer sur le sujet. Mediapart s’interroge : « Une telle investigation serait pourtant amplement justifiée : Iskandar Safa possède la nationalité française et l’industrie nationale a profité du contrat. Quels intérêts ce silence vise-t-il donc à protéger ? La France craint-elle que le milliardaire ne donne d’autres noms, comme il vient de le faire auprès du juge anglais ?  » On ne saurait y croire…

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