Survie

Femmes à la mer !

Publié le novembre 2003 - Survie

Depuis janvier 2001, le Bureau international du travail (BIT) s’intéresse au statut et au sort des femmes dans l’industrie maritimes. Deux années de recherche qui ont donné naissance au premier véritable ouvrage sur les femmes marins.

Les femmes marins en quelques chiffres

 Les femmes représentent 1 à 2 % des 1 250 000 marins embarqués dans le monde.
 Seulement 7% des femmes marins sont officiers même si le nombre total de femmes étudiant à l’Université maritime mondiale (UMM) a augmenté de 13 % entre 1995 et 2001.

Entre confinement et stagnation

Les chiffres traités dans l’étude du BIT expriment clairement le confinement des femmes à des tâches spécifiques mais aussi le peu de perspective d’évolution qui leur est offert. La majorité des femmes marins se trouve parmi le personnel hôtelier des bateaux de croisière et a un grade subalterne. Seules 7 % des femmes marins sont officiers, le reste, c’est-à-dire 93 %, est simple matelot. En comparaison, l’équilibre est respecté chez les hommes où 42 % d’entre eux sont officiers et 58 % matelots.

Le règne des discriminations

De la même manière, cet ouvrage souligne à quel point les différences régionales en matière d’emploi des femmes marins sont flagrantes. Alors que dans certains pays scandinaves, les femmes représentent plus de 10 % des marins, la proportion est insignifiante dans d’autres pays : 1.2 % en Italie, 1.1 % au Brésil. Aux Philippines, d’où proviennent le plus grand nombre de marins, seules 225 femmes sur 230 000 apparaissent dans les registres internationaux pour 1983-1990.

Globalement, les chiffres reflètent les attitudes fortement implantées qui prévalent dans l’industrie à tous les niveaux et dans tous les secteurs quand il s’agit des femmes, de leurs caractéristiques ou de leurs capacités. Le rapport du BIT souligne ainsi la forte dualité du milieu maritime vis-à-vis de "ses femmes". Ainsi, alors que les armateurs ou gestionnaires qui emploient des femmes parlent d’expérience extrêmement positive, toutes subissent fréquemment le sexisme, l’intolérance et le harcèlement.

Quelles propositions ?

L’objectif du BIT est de voir s’améliorer la compréhension des problèmes auxquels font face les femmes marins et par là même améliorer leurs conditions de travail tout en développement leur participation dans le secteur maritime.

Pour mener à bien ce défi, le rapport préconise la mise en place de politiques qui se préoccuperaient des conditions de vie des femmes marins et qui n’hésiteraient pas à aborder de front les questions de harcèlement sexuel, de menstruation, de grossesse, de contraception, de maternité, de médecine sexuelle et générale...

Sources : Nouvelles du BIT n° 42 et 48, www.ilo.org

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