Survie

L’eau et les migrations - Faits et chiffres de bonnes sources

Publié le 27 décembre 2006 - François Lille, Survie

Extrait du BULLETIN D’INFORMATION DU PORTAIL DE L’EAU DE L’UNESCO No. 168 (L’EAU ET LES MIGRATIONS, À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANTS - 18 décembre

LE SAVIEZ-VOUS...? FAITS ET CHIFFRES SUR L’EAU ET LES MIGRATIONS

Les migrations sont l’un des grands problèmes mondiaux caractéristiques du début du 21ème siècle, car aujourd’hui le nombre de personnes qui se déplacent est plus élevé qu’il ne l’a jamais été dans l’histoire de l’humanité.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime qu’environ 192 millions de personnes, soit à peu près 3% de la population mondiale, vivent aujourd’hui éloignées de leur lieu de naissance. Au moins 25 millions d’entre eux sont des réfugiés écologiques.

Les personnes forcées de quitter leurs habitations traditionnelles d’une façon temporaire ou permanente à cause d’une dégradation nette (naturelle ou humaine) de leur environnement qui bouleverse gravement leur cadre de vie et/ou qui déséquilibre sérieusement leur qualité de vie sont des réfugiés écologiques.

Les pénuries d’eau poussent les populations à migrer vers des régions où les conditions de vie sont meilleures ou/et où l’eau utilisable est encore disponible en quantités suffisantes.

Lorsque le réchauffement climatique se sera installé, près de 200 millions de personnes pourraient être affectées par le déséquilibre du système des moussons et d’autres régimes de précipitations, par des sécheresses d’une sévérité et d’une durée sans précédents, et par l’élévation du niveau de la mer et les inondations côtières.

Bien que l’Afrique sub-saharienne soit la région du monde qui engendre le plus grand nombre de réfugiés écologiques, ils sont également nombreux dans d’autres régions et pays. Au moins 6 des 120 millions de migrants internes chinois doivent être considérés comme des réfugiés écologiques. Ils ont été obligés d’abandonner leurs terres en raison des pénuries de parcelles agricoles provoquées par des décennies de poussée démographique. Au Mexique, il y a chaque année un million de réfugiés écologiques supplémentaires ; certains s’installent dans des villes définitivement, d’autres retournent chez eux, mais le total cumulé, en 1995, était au moins supérieur à deux millions de réfugiés écologiques. Enfin, 10 millions de nouveaux réfugiés écologiques sont involontairement déplacés chaque année en raison de projets de travaux publics, tels que la construction de grands barrages, par exemple. (En Chine et en Inde, le total cumulé de ce type de réfugiés atteint 50 millions).

Les migrations de masse sont l’une des principales conséquences de la désertification. Entre 1997 et 2020, quelque 60 millions de personnes quitteront les zones désertifiées de l’Afrique sub-saharienne pour gagner le Maghreb et l’Europe.

Les déplacements importants de populations peuvent être à l’origine d’instabilité ou de conflits dans le pays d’accueil, le pays d’origine, ou au sein d’une région. Ils provoquent l’épuisement des ressources peu abondantes, la surpopulation, des pénuries d’eau potable, et des situations d’insalubrité, qui engendrent des épidémies. Si des systèmes durables ne sont pas mis en place, les sources d’eau peuvent être épuisées et/ou contaminées, ce qui finit souvent par être à l’origine de graves frictions avec les autochtones de la région d’accueil.

Dans le Nord-Est du Brésil, pendant les périodes de sécheresse, la plupart des hommes migrent vers les villes en quête d’un emploi et les femmes deviennent alors les chefs de familles. On appelle ces femmes les veuves de la sécheresse.

Informations extraites du 2ème Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, « L’eau, une responsabilité partagée », du site web de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), de la publication « Coopération internationale et migrations » (format PDF -1,37 Mo, en anglais), de la publication « Les liens entre les pénuries d’eau et les mouvements de populations : des modèles mondiaux aux expériences locales » (format PDF - 916 Ko, en anglais), du chapitre IV « Les femmes et la désertification : une relation dynamique » (format PDF - 364 Ko, en anglais), de la publication du PNUE « Les femmes et l’environnement », de la section « Faits et chiffres : désertification et sécheresse » du site web de l’Année internationale de l’eau douce 2003 et du document « Les réfugiés écologiques : un nouveau problème de sécurité » (format PDF - 24 Ko, en anglais).

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