Survie

La répartition mondiale du patrimoine des ménages

Publié le 15 décembre 2006 - François Lille, Pierre Caminade

La presse, grande ou petite, les autres médias, n’en ont pas fait leurs choux gras. L’événement, bien lancé cependant, n’a pourtant pas échappé à des observateurs attentifs de la mondialisation. L’Institut mondial de recherche sur l’économie du développement de l’université des Nations unies (UNU-WIDER) a publié le 5 décembre 2006 une étude intitulée "La répartition mondiale du patrimoine des ménages". On peut d’après elle savoir où se trouvent les possesseurs privés des richesses du monde (personnes physiques et non personnes morales).

Ce ne sont pas comme d’habitude des indicateurs de revenu ou de production qui sont mis ainsi en public, mais des volumes de patrimoines personnels, de capital en quelque sorte. Ce ne sont donc pas les richesses propres de chaque pays qui sont évaluées mais la somme des richesses que les habitants de chaque pays possèdent dans le monde entier. Et c’est aussi l’inégalité des richesses ainsi possédées à l’intérieur des pays de leurs possesseurs qui dans une autre dimension est calculée.

Que manque-t-il à cet édifiant tableau ? Les biens communs et publics, évidemment ! Mais n’en faisons pas le reproche, ce n’était pas l’objet du travail. Sur la fiabilité des chiffres, nous n’avons pas d’autre indication que la réputation de leurs auteurs et la caution des Nations Unies. Il faudra évidemment du temps pour les interpréter. Pour leur donner tout leur sens, on ne peut que souhaiter que ce travail soit désormais régulièrement tenu à jour, car la vision du sens de l’évolution est primordiale.

Laissons en attendant la parole aux auteurs du rapport...

Selon une étude inédite, la moitié de la richesse mondiale serait détenue par les 2 % les plus riches

Les 2 % d’adultes les plus riches du monde détiennent plus de la moitié de la richesse globale des ménages selon l’étude novatrice de l’Institut mondial de recherche sur l’économie du développement de l’université des Nations unies (UNU-WIDER), à Helsinki (Finlande), qui paraît aujourd’hui.

Cette étude - la plus exhaustive jamais réalisée sur le patrimoine des particuliers - montre aussi qu’en 2000, les 1 % d’adultes les plus riches du monde possédaient à eux seuls 40 % des biens mondiaux et que le décile (dix pour cent de la population) le plus riche détenait 85 % du total mondial. A l’inverse, la moitié inférieure de la population adulte mondiale ne possédait qu’à peine 1 % de la richesse mondiale.

L’étude montre qu’en 2000, avec un patrimoine par adulte de 2 200 USD (dollars États-uniens), un ménage accédait à la moitié supérieure de la répartition mondiale des richesses. Pour faire partie du décile le plus riche du monde, il faut avoir un patrimoine de 6 100 USD et, pour appartenir aux 1 % les plus riches - un club qui, avec ses 37 millions de membres, n’est pas particulièrement fermé - ce patrimoine doit atteindre 500 000 USD

L’étude de l’UNU-WIDER est la première du genre à couvrir tous les pays du monde et la totalité des composantes principales du patrimoine des ménages, dont les actifs et passifs financiers, les biens immobiliers et les autres biens corporels.

« Il faut bien préciser ce que l’on entend par ‘richesse’ », indiquent les co-auteurs James Davies (de l’université de Western Ontario), Anthony Shorrocks et Susanna Sandström, de l’UNU-WIDER, et Edward Wolff, de l’université de New York. « Dans le langage courant, le terme ‘richesse’ renvoie plus ou moins au ‘revenu monétaire’. Par ailleurs, les économistes emploient le terme ‘richesse’ pour faire référence à la valeur de la totalité des ressources des ménages, y compris les ‘capabilités’ des individus. Notre étude, elle, prend le terme dans son ancienne acception de ‘valeur nette du patrimoine’ : la valeur des actifs physiques et financiers déduction faite du passif. La richesse équivaut ainsi à la détention d’un capital. Bien que le capital ne soit que l’une des composantes des ressources personnelles, beaucoup considèrent qu’il a un impact disproportionné sur le bien-être d’un ménage et sa réussite économique et, plus largement, sur le développement économique et la croissance ».

La suite de ce résumé est consultable sur internet en français, ainsi que la version intégrale du rapport en anglais, dont on peut télécharger les tableaux de chiffres sous excel. Il y a aussi pour faire bon poids une présentation sous power-point

Le tout, pour ne rien manquer, sur le site web de l’UNU-WIDER

Stockez-les, cela vaut la peine de prendre le temps de les consulter !

FL

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