Survie

Les énergies renouvelables : un pari qui reste marginal

Publié le 1er juin 2004 - Survie

Extraits d’un article du Monde, France, 1er juin 2004.

La part des énergies renouvelables dans la production d’électricité diminue constamment depuis 1970. La baisse de la recherche publique et celle des crédits sont pointées du doigt. Peu de pays font des efforts dans ce domaine.

La part des "renouvelables" dans la consommation d’énergie des pays membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a diminué dans les dernières années, en dépit des intentions affichées des gouvernements, estime l’AIE dans une étude intitulée "Energies renouvelables - Orientations du marché et des politiques publiques dans les pays de l’AIE" (...)

Entre 1990 et 2001, la consommation d’énergie produite avec des sources d’énergies renouvelables a progressé de 1,2 % par an dans ces pays, soit beaucoup moins vite que la consommation globale (1,6 % par an). (...)

Trois pays fournissent 70 % des efforts

Sur 650 pages, l’AIE fait le bilan des trente dernières années dans ses vingt-six Etats membres (tous les pays occidentaux, plus la Turquie, la Hongrie, la République tchèque, la Corée du Sud). D’une manière générale, estime l’AIE, les énergies renouvelables ont pâti de la baisse de la recherche publique et des subventions consacrées à ces filières à partir de 1982. (...)

Trois pays (Etats-Unis, Japon, Allemagne) ont fait 70,4 % des efforts de recherche sur l’ensemble de la période. L’AIE fustige les autres. "La part déclinante des crédits publics de recherche et développement consacrés aux énergies renouvelables n’est manifestement pas compatible avec les intentions politiques affichées dans beaucoup de pays membres de l’AIE d’augmenter la contribution des renouvelables au bouquet énergétique", juge-t-elle.

La hausse initiale des crédits de recherche et des subventions après le choc pétrolier de 1973 a bénéficié aux filières renouvelables existantes, biomasse (production d’énergie issue du bois et des déchets biodégradables), hydroélectricité et géothermie à faible profondeur (chaleur de l’écorce terrestre). La retombée des crédits après la baisse des prix pétroliers au début des années 1980 a entraîné une concentration des efforts sur les "nouvelles filières" (éolien, solaire, océan).

Eolien et solaire ont fait des bonds de production spectaculaires (23 % par an sur la période 1980-2001). Mais partis de zéro, ils n’ont pas compensé la désaffection des Etats pour les filières traditionnelles. La biomasse représentait encore 55 % de la consommation d’énergies "propres" en 2001 et l’hydroélectricité 35 % (86 % de l’électricité "verte").

Avec AFP

© Le Monde

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