Survie

Les seringues, vraies coupables ?

Publié le 30 mars 2003

Extraits tirés de Jeune Afrique l’Intelligent, 30 mars 2003.

(...) Selon leurs auteurs, ces conclusions devraient intéresser l’Afrique pour deux raisons : elles pourraient entraîner l’adoption de stratégies différentes de lutte contre le VIH, et elles affaibliraient la discrimination qui frappe l’ensemble du continent, où l’opinion publique associe encore trop systématiquement le VIH au sexe. (...)

Le patient doit s’assurer que le médecin utilise une aiguille jetable dans un emballage stérile.

(...) [J.A./L’INTELLIGENT :] De récentes études épidémiologiques menées en Afrique du Sud recensent plus de 5 % des 2-14 ans contaminés. Cela conforte votre position ?

[David Gisselquist, docteur en médecine : ] Cette étude conclut que 5.6 % des enfants âgés de 2 ans à 14 ans sont séropositifs, soit environ 700 000 cas. Seul un quart de ces cas pourrait venir de la transmission mère-enfant. Moins de 0.01 % peut être attribué aux abus sexuels. Dans les 75 % des cas restants, ce résultat pose la question de la transmission par du matériel médical souillé dans les centres sanitaires.

Si vous avez raison, alors comment est-on arrivé au consensus qui prévaut actuellement, à savoir que les relations sexuelles sont la principale cause de transmission du virus ?

Le comportement sexuel a pu être désigné principal facteur de transmission de la maladie en Afrique pour plusieurs raisons, pas toujours fondées. Par exemple, (...) les campagnes de vaccination contre d’autres maladies auraient souffert d’une méfiance de la population vis-à-vis des piqûres.

(...) Hormis [le] facteur sexuel, le principal vecteur du virus au sein de la population adulte est l’exposition au sang, sous toutes ses formes : dans des établissements de santé majoritairement (piqûres - 30 % ou plus - et prises de sang), mais aussi via les scarifications, la médecine traditionnelle (...) partout où une personne pourrait se trouver au contact du sang de quelqu’un d’autre.

Pourquoi ne pas avoir simplement examiné l’équipement de stérilisation et les précautions utilisées dans les pays concernés ?

L’OMS l’a fait. (...) Des estimations récentes rapportent qu’il y a des centaines de millions d’injections réalisées avec des seringues douteuses par an. D’autres enquêtes ont montré des problèmes avec les stérilisateurs. La situation n’est pas bonne. (...) Il ne s’agit pas seulement des aiguilles, mais aussi des flacons à multidoses... (...)

Je souhaite que les Africains réduisent leurs risques, que les soins soient améliorés et que la stigmatisation diminue. (...) Le droit à être protégé de la transmission du VIH fait partie des droits de l’Homme, comme le dit l’ONG Physicians for Human Rights, qui publie un document appelant au respect de ce droit fondamental pour toutes et tous.

Propos recueillis par Juliette Bastin et Garance Upham.

© Jeune Afrique l’Intelligent

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