Survie

A propos du génocide d’un million de Tutsi

Publié le 18 mars 2004 - Survie

Au printemps 1994, Le Monde avait beaucoup contribué à ce que les Français ne comprennent pas bien les tenants et aboutissants du génocide d’un million de Tutsi au Rwanda. A l’annonce du 10e anniversaire, il aurait pu agir autrement. Il semble au contraire qu’il ait choisi de devenir le fer de lance d’une offensive de transfert de responsabilités, la voie de l’amalgame manipulateur . Or, il apparaît de plus en plus que l’arme initiale du génocide a été la manipulation.

La volonté de sortir du mensonge autour du rôle de la France dans le génocide - une très grave présomption de complicité - en inquiète beaucoup. Survie étant à l’initiative d’une Commission d’enquête citoyenne sur le sujet, du 22 au 26 mars, on cherche à la discréditer en faisant croire qu’elle serait à la solde de l’étranger. En quelques mots, qui se voudraient destructeurs, Le Monde dénature l’itinéraire de l’ancien président de Survie Jean Carbonare. Celui-ci, condamné à mort par les Allemands, a passé plus de trois décennies à lutter sur le terrain pour le développement des populations les plus démunies, en Algérie et au Sénégal.

Ayant eu connaissance des prémisses du génocide dans le cadre d’une mission d’enquête internationale d’organisations de droits de l’Homme au Rwanda, il a en quelque sorte prédit dès 1993, en direct sur France 2, ce qui allait arriver un an plus tard. Après le génocide, il a proposé à ce pays son expérience dans la reconstruction et le développement rural. Devenu pour environ deux ans consultant sur ces sujets auprès du Président rwandais Pasteur Bizimungu (et non Paul Kagamé comme l’indique Le Monde dans son édition du 18 mars 2004), Jean Carbonare a été remplacé à son poste de président de Survie à l’Assemblée Générale suivante, en 1995, par François-Xavier Verschave. Il est devenu président d’honneur de notre association.

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