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Document 18 : ordre d’opérations de Turquoise, 22 juin 1994

Publié le 26 juin 2014

A partir du 22 juin 1994, l’opération Turquoise permet l’évacuation au Zaïre des auteurs du génocide.

Déclenchée à partir du 22 juin 1994, l’opération Turquoise permet de constituer une zone de protection pour les auteurs du génocide au sud-ouest du Rwanda. Elle assure l’évacuation au Zaire des membres du gouvernement intérimaire rwandais.

L’ordre d’opérations de Turquoise est un chef d’oeuvre de double langage. Il gomme le génocide des Tutsi, dont la réalité est travestie en « très graves affrontements interethniques ». Il donne pour mission à la force Turquoise d’inciter « les autorités locales rwandaises, civiles et militaires » à « rétablir leur autorité », après les avoir dédouanées de leurs responsabilités dans le génocide en cours en attribuant les massacres de Tutsi à des « bandes formées de civils ou de militaires hutus incontrôlés […] exhortés à la défense populaire par les chefs de milices ». Il accuse enfin le FPR d’ « actions « d’épuration » à l’encontre des Hutus ». Le génocide des Tutsi est dénaturé, et la thèse mensongère du « double génocide » est mise en place.

D’autre part, la dimension militaire, et non seulement humanitaire, de l’opération, est indéniable puisqu’un des objectifs est d’ « être prêt à contrôler l’étendue du pays hutu en direction de Kigali et au sud vers Nianzi [Nianza, plus probablement] et Butare », soit toute la moitié ouest du Rwanda. Notons enfin le prisme ethniste déjà relevé, contenu dans l’expression « pays hutu ».

Ordre d’opérations de Turquoise, 22 juin 1994
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