Survie

Agathe KANZIGA HABYARIMANA veut s’opposer à la diffusion d’un documentaire sur France 2

Publié le 16 juin 2011 - CPCR

Survie relaie ce communiqué de presse du CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda) du 12 juin 2011, qui informe de la volonté de censure par l’ancienne première dame du Rwanda du documentaire de France 2 sur les présumés génocidaires présents en France. Nous partageons toute l’indignation du CPCR, les citoyens français ont le droit de savoir ce qu’il s’est passé en 1994 au Rwanda.

Mise à jour : Mme Habyarimana a finalement été déboutée et le film a bien été diffusé.

Étrange destin réservé au documentaire de Manolo D’ARTHUIS (Tony Comiti Productions) intitulé : « Génocide au Rwanda : des tueurs parmi nous ? » dans la série La Grande Traque.

Programmé sur France 2 le 31 mai dernier, ce documentaire de 70 mn consacré à la poursuite des présumés génocidaires rwandais présents sur le sol français s’est vu voler la vedette par l’arrestation de Mladic. La diffusion du film de Manolo D’ARTHUIS, initialement fixée au 31 mai, a été reprogrammée pour le mardi 28 juin. Mais il est des personnes qui ne l’entendent pas de cette oreille. Agathe KANZIGA HABYARIMANA, une des « acteurs » du documentaire, par l’entremise de son avocat, a déposé un référé auprès du Tribunal de Paris pour en faire interdire la programmation. Non contente d’être la sans papiers la plus célèbre de France, sous le coup d’une demande d’extradition qui sera examinée le 29 juin, madame KANZIGA ne cesse de faire parler d’elle. Sa demande sera examinée le 20 juin et nous espérons fortement, en nous appuyant sur la jurisprudence en la matière, qu’elle sera rejetée. Un autre « acteur » du documentaire, Marcel BIVUGABAGAGO, ex lieutenant colonel des Forces Armées Rwandaises, Toulousain d’adoption, a à son tour saisi la justice, avec la même intention que l’ex première dame du Rwanda. Accueillis avec beaucoup de complaisance dans notre pays, accusés d’avoir participé au dernier génocide du XXème siècle, au lieu de se contenter de vivre dans la discrétion pour se faire oublier, voilà que nos hôtes quelque peu encombrants saisissent à leur tour la justice. Gageons qu’ils ne seront pas entendus.

Pour éviter ce genre d’anecdote, il serait plus que temps que la justice de notre pays ouvre enfin des procès que les victimes appellent de leurs voeux. Condamnée en juin 2004 par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour « retard apporté à rendre la justice « dans l’affaire Munyeshyaka, prêtre rwandais qui officie à Gisors dans le diocèse d’Evreux, la Justice française traîne toujours les pieds. Et cette situation nous est plus qu’insupportable. Plus de dix-sept ans après le génocide des Tutsi perpétré au Rwanda, il est inadmissible qu’aucun présumé génocidaire vivant en France n’ait encore été jugé. Et il faudrait maintenant que ceux qui sont soupçonnés d’avoir d’une façon ou d’une autre participé à ce crime cherchent à faire taire les médias et tous ceux qui souhaitent éclairer la conscience de nos concitoyens et de ceux de la communauté des hommes ? Cette pensée nous est aussi intolérable.

Espérons que le 28 juin France 2 puisse diffuser librement ce documentaire qui en apprendra probablement beaucoup aux téléspectateurs qui auront le courage de veiller et d’attendre patiemment la deuxième partie de soirée.

Fait à Reims le 12 juin 2011

Alain GAUTHIER, président du CPCR

Contact : 00 33 (0)6 76 56 97 61

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