Survie

Délit d’offense à chef d’Etat étranger ?

Les trois dictateurs africains déboutés en première instance seront en appel le 22 mai 2002.

Publié le 17 mai 2002 (rédigé le 17 mai 2002) - Survie

En juin 2000, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Tchadien Idriss Déby et le Gabonais Omar Bongo intentaient un procès contre l’auteur et l’éditeur du livre Noir Silence pour délit d’offense à chef d’Etat étranger.

Le 25 avril 2001, François-Xavier Verschave, auteur de l’ouvrage et président de l’association Survie, et Laurent Beccaria, directeur des éditions des Arènes, étaient relaxés par la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris. Dans un jugement historique, le tribunal rejetait la plainte des trois chefs d’Etat africains, considérant que le délit d’offense à chef d’Etat étranger était incompatible avec les articles 6 et 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. Pour la première fois depuis 1881, « l’offense à chef d’Etat », continuité du crime de lèse-majesté, n’aboutissait pas à une condamnation.

Sans entrer dans le débat de fond, cette décision courageuse signifiait la possibilité pour une association et un éditeur d’évoquer les crimes de trois dictateurs africains. Ce fut une première victoire contre la Françafrique, notamment pour ces africains venus témoigner au péril de leur vie.

Le 22 mai 2002, trois autocrates africains invoqueront à nouveau « l’offense » devant la Cour d’appel de Paris, face à la dénonciation de leurs crimes. Ceux qui luttent contre l’impunité et la connivence ne cesseront de le rappeler : « Une autre Afrique est possible, que celle qu’ils imposent. Une autre France aussi, que celle qui les soutient. »

Ngarléjy Yorongar, Marcel Touanga, Benjamin Toungamani et Cheikh Oumar Cissokho seront présents pour apporter leur témoignage.

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