Le mécanisme de paix au Congo-Kinshasa convenu en juillet à Lusaka ne peut réussir qu’avec l’intervention ostensible, massive, de pompiers capables de repérer et de doucher les facteurs et fauteurs de guerre.
Au lieu de cela, chaque jour qui passe montre le peu d’empressement de l’ONU et des bailleurs de fonds à apporter les hommes et l’argent de la paix : moins d’une centaine d’observateurs à ce jour, et quelques millions de dollars. Faiblarde, la résolution 1279 du Conseil de sécurité crée une Mission de l’ONU (MONUC) quasi dénuée de moyens.
Le statu quo est intenable, car il entérine un dépeçage du Congo. Sans progrès politique, on va tout droit à un nouvel embrasement, qui impliquera les soldats d’au moins six pays africains (Congo-K, Angola, Zimbabwe, Ouganda, Rwanda, Burundi) et quantité de factions “rebelles”.
La pyromanie françafricaine vient de franchir un palier avec l’arrivée du général Jeannou Lacaze à Kinshasa, début décembre, en tant que conseiller militaire de Laurent-Désiré Kabila. Une fonction que cet ancien de la DGSE, ex-chef d’état-major de François Mitterrand, exerce ou a déjà exercée auprès de Mobutu, Eyadema, Idriss Déby, etc. Sans négliger ses propres affaires.
Il se confirme par ailleurs qu’une quarantaine d’anciens légionnaires du 2ème REP “instruisent” des soldats de Kabila dans les camps de Kibomango et Tiati (La Lettre du Continent, 09/12/1999). Un tel nombre de “volontaires” du même corps exclut l’hypothèse d’initiatives individuelles, ou strictement mercenaires.