Le Canard enchaîné, Les “voyous des mers” sévissent aussi à terre, 19/02 (Jean-François JULLIARD) :
« L’industrie pétrolière ne sait plus que faire de ses déchets. Chaque année, une centaine de millions de tonnes de pétrole sont raffinées dans les complexes de Fos, de Dunkerque et du Havre. Or [...] ces usines [...] ne parviennent pas à transformer ce qui reste après distillation : un résidu presque solide et saturé de métaux lourds très toxiques. Ce reliquat représente presque 10 % du volume raffiné. Soit une dizaine de millions de résidus noirâtres.
Qu’en fait-on ? Une partie [...], après des voyages parfois compliqués, est acheminée, par mer, vers des contrées défavorisées [...] - Cuba, Syrie, Liban, Afrique de l’Est, Inde et Asie du Sud-Est - [qui] utilisent ces résidus comme combustibles pour leurs centrales électriques. Lesquelles ne sont pas soumises, comme en Europe, à de sévères restrictions sur les rejets polluants.
La demande est réelle : une grosse centrale thermique peut brûler, en une heure, jusqu’à 500 tonnes de ces fonds de cuve. Il y a donc un vaste marché pour ce carburant du pauvre : [...] il peut se vendre autour de 70 dollars la tonne. Pour acheminer ces dangereux déchets combustibles, il faut des bateaux, qui parfois sont en mauvais état et font naufrage. »