Il se confirme que l’Angolagate fut un épisode-clef de la « guerre des anciens et des modernes » au sein de la nébuleuse néogaulliste. D’un côté Charles Pasqua couvre par un courrier les ventes d’armes de son bras droit Jean-Charles Marchiani à un pays, l’Angola, en pleine guerre civile (au nom de « l’action de la France » dans la région). De l’autre, Alain Juppé s’indigne devant le juge Courroye : « Je l’ignorais complètement. Cela me choque profondément. C’est de la diplomatie parallèle. »
Le commentaire de La Lettre du Continent (13/02) confirme ce que nous suggérions récemment (Billets n° 111) : « Pendant ce temps, l’ancien ministre d’État Charles Pasqua s’est rapproché de son “successeur”, non seulement place Beauvau mais aussi à la mairie de Neuilly : Nicolas Sarkozy. [.. Il] négocie aujourd’hui son retour dans l’UMP pour un poste éligible de député européen qui le mette à l’abri de tout souci », de par l’immunité connexe.
Nicolas, depuis longtemps investi en Corse, guigne-t-il aussi ce qui reste du réseau françafricain de Charles ? Celui-ci, pendant ce temps, a bénéficié d’une série d’élections cantonales partielles et d’un article de loi sur mesure, passé au forceps (article 49-3), pour pouvoir retrouver son poste de président du Conseil général des Hauts-de-Seine sans abandonner son actuel mandat de député européen. Tout un pan de la République officielle est aux petits soins pour le doyen de la République souterraine.
Mais il ne faut pas trop parler de « la maison Pasqua » : Nicolas Beau, journaliste au Canard et auteur d’un ouvrage sous ce titre (cf. Billets n° 102), écope de 16 procès en diffamation ! L’abus d’une position milliardaire...