Le médiateur de l’ONU Moustapha Niasse reprend inlassablement son ouvrage : coincer malgré eux dans les accords de paix de Pretoria les acteurs bellicistes de l’interminable guerre du Congo-K. Comme en Côte d’Ivoire, les défis à relever sont la Constitution, une « armée restructurée », la sécurité des rebelles qui rejoindraient dans la capitale les institutions de transition, et la garantie d’un « suivi » international.
Tel est du moins le programme officiel. Niasse a raison de « prendre au sérieux » les accords de Pretoria. Certes, des conflits sans nom et sans fin se poursuivent dans les provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Mais ne pas progresser pragmatiquement vers la mise en œuvre des accords de Pretoria reviendrait à accepter de rester indéfiniment dans la guerre.
Que peut-on faire en ces conflits périphériques, mortelles spirales nées de la dissolution du Zaïre ? Même dénoncer les logiques et les acteurs pervers ne suffit pas. Par contre, le processus de paix de Pretoria finira peut-être par enclencher une dynamique politique qui, à son tour, pourrait marginaliser peu à peu les conflits en question. C’est le seul espoir.
Nous aimerions pour notre part aller plus loin dans l’information (et nous lançons un appel à contribution) : mieux cerner, à l’échelle du pays, les forces de destruction et celles de construction internes et externes, pour contribuer à discréditer les premières et encourager les secondes. Nous aimerions aussi savoir plus précisément à quoi joue la France dans ce Congo-là, qui l’a toujours beaucoup intéressée. Mais là, c’est le black out.