Le conflit de légitimité paraît inéluctable dans l’île principale de l’archipel comorien, la Grande Comore. Seul un scrutin biaisé a permis au colonel putschiste Azali de se faire élire président de la confédération (l’Union des Comores). En face de lui, il trouve le président démocratiquement élu de la Grande Comore, Abdou Soulé Elbak, qui entend exercer les compétences dévolues par la Constitution à chacun des trois exécutifs insulaires.
Azali, lui, n’entend pas perdre une once du pouvoir qu’il avait obtenu de force avant le vote de la constitution confédérale. Pendant qu’Elbak était en pèlerinage à La Mecque, il a fait arrêter deux de ses ministres et une douzaine de gendarmes, pour tentative de coup d’État.
À quand le premier Président démocratiquement élu de l’Union des Comores ? La France laissera-t-elle enfin s’émanciper l’archipel ? Ou y conservera-t-elle un proconsul pour geler la revendication de Mayotte, l’île qu’elle a arrachée en 1975 à ses sœurs comoriennes ?