En vue du procès qui se tiendra à partir du 17 mars, le juge Renaud Van Ruymbeke a résumé l’affaire Elf en 657 pages. Le chapitre sur « la stratégie africaine de l’entreprise » décrit les différents modes de financement des chefs d’État amis : bonus, abonnements, préfinancements. Ils étaient « abonnés » pour 40 à 60 cents par baril (des dizaines de millions de dollars par an). Et cela a continué après 1997, selon le président d’Elf Trading, Frédéric Isoard.
Jack Sigolet était le grand magicien des préfinancements d’Elf. Alfred Sirven s’en est mêlé aussi. En août 1992, il « a monté un “préfi” de 45 millions $ au Cameroun, dont 15 ont été retrouvés sur ses comptes » (La Lettre du Continent, 13/02). Un beau cas de nullité de la dette !
La FIBA, banque des valises à billets d’Elf, avait des liens étroits avec le Crédit foncier de Monaco, une banque très appréciée des présidents gabonais et congolais. Et des amis de Charles Pasqua.