Après avoir révisé la Constitution pour permettre au général Eyadema de se représenter indéfiniment à la Présidence, le Parlement monocolore togolais a modifié le 6 février le Code électoral pour verrouiller un système à 100 % infaillible. Le ministère de l’Intérieur en sera la clef de voûte. Plus question des états d’âme d’une quelconque commission électorale indépendante, qu’il avait fallu dessaisir en 1998.
Pour plus de sécurité encore, Kpatcha Gnassingbé, l’un des fils du Président, a ramené de Paris le 8 février « une équipe de spécialistes français en organisation électorale » (La Lettre du Continent, 13/02). De ceux qui ont concouru depuis douze ans au trucage de plus de cinquante scrutins majeurs en Afrique francophone...
Au moins, le sens du scrutin sera clair. Par contre, l’avenir du Togo est très sombre. Les parlementaires ne veulent pas le savoir, mais ils ont du même coup verrouillé et obturé une cocotte-minute.