Après une pénible crise de sécession, les îles des Comores s’étaient réconciliées autour d’un projet confédéral. Mais le dictateur Assoumani Azali n’a aucune envie de déléguer aux présidents élus des îles autonomes les pouvoirs qui leur sont désormais reconnus. Ceux de la Grande Comore (Abdou Souleh Elbak) et d’Anjouan (Mohamed Bacar) ont donc adopté le 1er mars une résolution demandant « à la communauté internationale, garante de l’accord-cadre de réconciliation nationale, d’aider les Comoriens à “mettre fin à l’escalade de violations constitutionnelles” » imputées au colonel Azali (La Lettre de l’Océan Indien, 08/03/2003).
La résolution évoque crûment le rôle d’État de complaisance assigné par Azali à l’Union des Comores : celui-ci a en effet bradé l’indicatif téléphonique (269), le pavillon maritime et les droits de pêche du pays. Elbak et Bacar demandent le gel du versement des redevances correspondantes, jusqu’à ce qu’elles puissent abonder des caisses plus légitimes. Une diète assez radicale !