« J’avais tort. [...] En novembre 1999, [...] chef de la délégation du Royaume-Uni [à Seattle, pour la conférence de l’OMC], j’étais convaincu que l’expansion du commerce mondial portait en germe des avantages majeurs pour les pays en développement. [...] Mon avis a changé. Je crois maintenant que cette approche était fausse et fourvoyée. Depuis que j’ai quitté le gouvernement voici un an, j’ai eu l’occasion de voir directement les conséquences de la politique commerciale. Loin des bureaux climatisés de mes collègues, j’ai rencontré des paysans et des communautés à bout. C’est cette expérience qui m’a conduit à la conclusion que la libéralisation intégrale du commerce n’est pas la bonne voie. [...] Celle-ci consiste plutôt en un régime de commerce aménagé où les marchés sont doucement ouverts et où les leviers de la politique commerciale, comme les subventions et les taxes, sont utilisés en appui à des objectifs de développement. »
(Stephen BYERS, ancien membre du cabinet Blair de 1998 à 2002, chargé du Commerce et de l’Industrie. Commentaire dans The Guardian du 19/05).
Le propos n’est pas révolutionnaire, mais il raconte une mutation du regard dont on aimerait que soient capables les ministres des Finances du G7 et les dirigeants de la Banque mondiale.