Libération, Elf, partie civile, réclame dommages et intérêts à Elf, 03/06 (Renaud LECADRE) :
« Me Rosenfeld [avocat d’Elf] s’est lancé dans une glorieuse allégorie des mœurs tribales où le chef doit assurer la pitance de ses sujets, ce qui nécessite forcément quelques moyens financiers. Elf, sous le terme pudique de “fonds de souveraineté”, en assume la logistique depuis la décolonisation : sur chaque baril vendu, quelques centimes sont détournés sur les comptes en Suisse ouverts aux noms de potentats africains. Un pillage organisé des ressources naturelles, qui vaut son pesant de dizaines de millions de dollars. Les potentats en question ont parfois le bon goût d’en rétrocéder une partie, plus sûrement, selon la rumeur décidément tenace, aux politiques français qu’aux citoyens africains. Me Rosenfeld n’y voit pas malice : “Il faut voir que ces États qui n’existaient pas il y a quarante ans n’ont pas la colonne vertébrale aussi calcinée qu’un vieux pays comme la France.” »