Nous décrivions dans notre numéro précédent un changement de cap considérable de la Françafrique : le lâchage par Paris de Charles Taylor, le criminel président du Liberia, après 16 années d’une alliance sordide (nouée autour de l’assassinat de Sankara). Cela a aussitôt débloqué l’action de la « communauté internationale » : le 4 juin, Taylor était inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par le Tribunal international pour la Sierra Leone (où les affiliés de Taylor ont sévi).
En même temps, les rebelles libériens du nord-ouest (le LURD) et du sud-est (le Model) menaient ce qu’ils pensaient être l’offensive finale contre la capitale libérienne, Monrovia. Mais Taylor sait encore recruter des milices fraîches (façon de parler, puisqu’elles sont droguées). Il va peut-être réussir à prolonger le calvaire de son pays. Il semble cependant qu’il n’ait plus guère d’amis pour l’y aider.