Ex-patron d’Andersen en France (le célèbre cabinet d’audit emporté dans la tourmente d’Enron), Aldo Cardoso propose, dans son livre L’Anarchie libérale (Fayard) d’interdire les paradis fiscaux, la face la plus honteuse de la mondialisation. Si même les serviteurs du capitalisme le disent...
La Suisse, par contre, s’est félicitée le 3 juin de ce que l’accord adopté la veille par l’Union européenne garantisse la pérennité de son secret bancaire.
Fin mai, le président de la Convention européenne, Valéry Giscard d’Estaing, avait fait assez de concessions aux Britanniques pour que le ministre Peter Hain crie victoire : « Il n’y aura pas d’harmonisation fiscale ! [...] Nous enterrons une fois pour toutes les délires d’un super-État à Bruxelles » (Libération, 27/05).
Cependant, la Constitution européenne proposée par la Convention permettrait « à un million de citoyens, issus d’un nombre significatif d’États membres, de demander à la Commission européenne de présenter une proposition de loi appropriée » (Le Monde, 14/06). Pourra-t-on demander la rupture des liens entre les banques européennes et les paradis fiscaux ?