TF1 a diffusé, lors de l’émission Sept à huit du 30 novembre, un reportage pour le moins tendancieux sur l’affaire Borrel. On a longuement insisté sur les arguments pour la thèse du suicide, donné très brièvement la parole à Mme Borrel et surtout totalement omis de mentionner les conclusions de la dernière autopsie, dont la presse venait de se faire l’écho et qui réduisent à néant la thèse officielle. Le grand public n’a pas dû comprendre pourquoi on faisait tant de foin pour une histoire aussi simple, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande.
Le site de l’observatoire de la situation des droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD) décortique "cette mascarade audiovisuelle" (www.ardhd.org/affinfo.asp ?articleID=2379). Il suppose que TF1, en l’occurrence, s’est mise gracieusement au service de la politique franco-africaine. Laquelle voudrait "s’attirer les bonnes grâces du Président mafieux et sanguinaire [Ismail Omar Guelleh], afin de retarder le moment qui nous semble inéluctable où nos forces pourraient être mises à la porte de Djibouti, au profit des Américains restant seuls maîtres du terrain et n’ayant aucun état d’âme concernant l’assassinat d’un juge français en mission. ça serait quand même bien affligeant d’apprendre un jour que nos dirigeants ont sacrifié la mémoire d’un juge pour gagner quelques mois de présence à Djibouti, en soutenant un dictateur connu pour sa cruauté, son enrichissement personnel et son asservissement du peuple djiboutien."
Odile Tobner