Survie

Ils ont dit : Enquête sur le pillage des ressources naturelles dans l’ex-Zaïre

(mis en ligne le 1er janvier 2004) - François-Xavier Verschave

"Le problème de l’exploitation illégale des ressources naturelles et du trafic d’armes en République démocratique du Congo (RDC) continue encore aujourd’hui. [...] Chaque partie ou faction impliquée dans le processus de transition au Congo sait qu’il est encore facile d’inonder le pays d’armes pour faire imploser cette paix difficile et précaire. [...] Ce sont essentiellement les multinationales qui nous ont attaqués [...]. Quand nous mettions une société à l’index, elles nous attaquaient. Quand nous leur apportions les preuves, elles disaient qu’elles étaient fausses. Quand nous démontrions qu’elles étaient vraies, elle n’y croyaient toujours pas. [...] Elles voulaient et veulent démontrer qu’elles ont raison et leurs gouvernements les soutiennent. Plus d’une fois, il nous est arrivé de devoir nous confronter sur deux fronts."

Mamoud KASSEM, président du groupe d’experts de l’ONU chargé par le Conseil de Sécurité d’enquêter sur le pillage des ressources naturelles dans l’ex-Zaïre. Interview à Il Manifesto, 06/12/2003."

Une fois de plus, il s’avère que le pillage n’est pas qu’économique. Tous ceux qui pillent, multinationales en tête, ont besoin du soutien des gouvernements de leurs sièges. Ce sont en partie les mêmes gouvernements qui ont mandaté le comité d’experts présidés par Mamoud Kassem, et qui ne se pressent pas de prendre en compte les résultats de ses travaux. À noter que le Conseil de sécurité a tenu à garder secrète la partie la plus intéressante du rapport des experts.

François-Xavier Verschave

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 121 - Janvier 2004
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