L’organisation de défense des droits de l’Homme américaine Human Rights Watch (HRW) l’a constaté sur place : les troupes gouvernementales soudanaises agissent de concert avec les milices arabes Janjawids, qui jouissent d’une impunité totale pour les crimes massifs qu’elles commettent.
“Les opérations menées par les Janjawids bénéficient souvent de l’appui aérien du gouvernement du Soudan, à la fois des bombardements aériens avant des opérations et une reconnaissance par hélicoptère par la suite afin de s’assurer que la zone est vide. Dans beaucoup de villages, les troupes régulières et les forces Janjawid établissent une présence commune – souvent le poste de police locale – avant d’aller incendier et piller. ”
Ces attaques contre la population africaine au Darfur, ces massacres, ce “ nettoyage ethnique ”, sont des crimes contre l’humanité de grande envergure. Un rapport de l’ONU confirme : attaques contre les populations civiles, viols, destruction des habitations, des cultures, du cheptel, des puits, déplacements forcés, disparitions, persécutions à caractère racial et ethnique.
Et que fait la Commission des droits de l’Homme des Nations unies ? Condamne-t-elle sans ambages ces monstruosités et ceux qui les produisent ? Nenni ! Elle évite les horribles détails et exprime sa solidarité avec le Soudan pour maîtriser la situation.
De plus, le rapport de l’ONU (qui circulait quand même dans la presse et les ONG) n’a pas été remis à la Commission avant que celle-ci n’ait adopté sa déclaration à l’eau de rose.
Il faudrait au moins changer l’intitulé de la Commission de l’ONU. On pourrait l’appeler la Commission contre la tendance des droits de l’Homme à jouer dans la cour des grands.