Le colonel de gendarmerie Bernard Cussac, l’un des pivots de l’alliance de la France avec le Hutu Power rwandais depuis mi-juillet 1991 en tant que « chef de la mission d’assistance militaire à la République du Rwanda, attaché de défense auprès de l’ambassade de France à Kigali », est censé ne plus avoir été là pendant le génocide commencé le 7 avril 1994.
Comme l’ensemble de l’armée française : elle prétend être partie fin 1993, sauf quelques dizaines de militaires rembarqués à la fin de l’opération Amaryllis (14 avril 1994), venue évacuer « les ressortissants français ».
Or, le 26 juillet 1996, le colonel Cussac a gagné en Conseil d’État (arrêt n° 165521) une requête contre l’État français. Celui-ci a été condamné à lui verser (plus les intérêts) « une somme de 900 000 F correspondant à la différence entre l’indemnité de résidence qu’il a perçue lorsqu’il était attaché de défense au Rwanda du 15 juillet 1991 au 12 juillet 1994 et celle qu’il aurait dû percevoir en cette qualité ».
Que faisait-il, en « résidence » au Rwanda, dûment constatée et facturée par le Conseil d’État, pendant toute la durée du génocide ? Mieux, il a prouvé, à l’appui de sa requête, « qu’il a exercé ces fonctions » de chef de la mission d’assistance militaire et attaché de défense jusqu’au « 9 octobre 1994 ».
La mission d’information parlementaire s’est bien gardée de l’interroger sur ces fonctions prolongées…