Depuis de nombreuses années, la présence assidue de l’ONG protestante la Cimade dans les centres de rétention d’étrangers en attente d’expulsion contribuait à maintenir au profit de ces étrangers un minimum d’État de droit et de contacts avec l’extérieur. Les ministres de l’Intérieur successifs préfèrent un État à leur mesure, un État ou la police a le dernier mot.
Ils rêvent donc d’ôter ce caillou dans leur chaussure, ce frein à l’expulsion expéditive – la Cimade. Il s’agit de « faire du chiffre » dans le refoulement des étrangers. Nicolas Sarkozy a fait préparer un décret laissant à l’administration le soin de se contrôler elle-même, sans faire appel à un tiers associatif (Le Monde, 11/05).
Dominique de Villepin confirmera-t-il l’éviction de l’interlocuteur des expulsables ?