– Réunis jeudi 19 août à Durban (Afrique du Sud), les 115 pays non-alignés ont décidé, à l’instigation de leur hôte le président Thabo Mbeki, de se liguer pour obtenir une réforme des Nations unies – où ils sont majoritaires. Ils se sont référés à un précédent : la façon dont à Cancun leur coalition a mis en échec l’hégémonie des pays de l’OCDE sur l’OMC (The New Zealand Herald, 20/08).
– Après 15 jours de détention, le journaliste sénégalais Madiambal Diagne a finalement été relâché le 27 juillet. Son arrestation arbitraire, contre laquelle nous nous étions élevés, avait immédiatement suscité une très forte protestation au Sénégal, en France et ailleurs. La presse sénégalaise avait quasi-unanimement dénoncé la dérive liberticide du régime, sous la forme d’un retentissant éditorial commun intitulé « Tous contre le monstre [la censure] ! », et par des journées sans presse. Un très large soutien de la société civile avait permis à la mobilisation de gagner en ampleur (marches pacifiques, grèves, etc.), cristallisant toutes les aspirations démocratiques et rattrapant même Abdoulaye Wade en France à l’occasion de sa visite à Chirac le 23 juillet dernier.
Toute cette agitation ne devait pas être du goût de ce dernier, qui, si l’on en croit Le Figaro du 24 juillet, aurait demandé à son homologue sénégalais de lâcher du lest. Wade annonçait alors (mais ce n’est pas la première fois !), la suppression du fameux article 80, calqué sur la loi française « anti-casseur » votée en 1970, abrogée en 1981. Madiambal Diagne était remis en « liberté provisoire » quatre jours plus tard, dans l’attente d’un jugement sur le fond. La vigilance reste donc de mise.