Notre ministre des Affaires étrangères Michel Barnier est « très heureux d’avoir pu [...] faire la connaissance » de son homologue soudanais Moustafa Othman Ismaïl, représentant un gouvernement qui a incité les milices jenjawids à nettoyer ethniquement une partie du Darfour et à priver les « nettoyés » de tout moyen de subsistance. Un programme génocidaire.
La France est l’une des mieux placées pour savoir que son allié de Khartoum a commis exactement le même type de crimes contre l’humanité au Sud-Soudan, pendant de nombreuses années.
Arrêter enfin ces litanies de massacres se dit, dans le discours de Michel Barnier, « contribu[er] avec beaucoup de volontarisme à régler un vieux conflit au sud du Soudan » ! Quant au Darfour, le ministre n’y voit « qu’une crise humanitaire, une nouvelle secousse ». Un redoublement de négationnisme qui sent le pétrole.
Il est vrai, ajoute-t-il, qu’« il y a aussi la crise politique » … Une des manières de la résoudre est un accord amiable avec les massacreurs.