France-Soir a été racheté par l’homme d’affaires franco-égyptien Rami Lakah, qui a laissé de grosses dettes en Égypte après une expansion financière à la Khalifa. Comme le tycoon algérien déchu, lui aussi lorgne sur un média parisien, dans une ambiance françafricaine.
Comme conseiller éditorial, il a choisi Jean-François Kahn, auteur d’un article quasi-négationniste du génocide des Tutsi au Rwanda (cf. Billets n° 81, Ils ont dit), tandis que, dans son hebdo Marianne, le journaliste Patrick Girard se fait le négateur du néocolonialisme français. Kahn, il est vrai, a été sponsorisé par la Franchérifie, la nébuleuse des intérêts peu avouables entre réseaux français et Palais du sultan.
À peine annoncées ces tractations, France-Soir proposait à ses lecteurs un étonnant dossier sur le Soudan (29/09/2004) : souverainiste (les actes de génocide au Darfour sont présentés comme un remake de l’Irak, le résultat d’une agression israélo- américaine à l’encontre du bon sens diplomatique français) et négationniste (c’est le ministre des Affaires étrangères de l’État criminel, Eltigani Fidail, qui a droit à un interview " exclusif " pour expliquer la situation).
Un verrou de plus à l’information des Français ?
François-Xavier Verschave