L’une des plus nobles institutions de l’ONU, l’Unesco, a accepté d’assurer, après Pierre Falcone, l’impunité d’un deuxième
trafiquant d’armes, Moustafa Aziz. Tous deux incarnent certes une forme d’universalité, tant sont nombreuses leurs nationalités. Leur
internationale mortifère est-elle l’avenir du genre humain ?
On n’a appris cette " insulte à la communauté mondiale, à la paix et à la tolérance, à la culture humaine " (Vincent Noce, Libération du
18/10/2004) qu’à l’occasion de la grotesque équipée françafricaine en Irak du député UMP Didier Julia et de Moustafa Aziz ("conseiller"
du président ivoirien Gbagbo...), " au secours " des otages français.
L’Unesco abrite aussi, rappelle La Lettre du Continent (LdC, 14/10/2004), deux " diplomates " mandatés par Sainte-Lucie et la
Guinée-Bissau, Gilbert Chagoury et Michel Coencas, surtout connus pour l’ampleur et le caractère douteux de leurs manœuvres
financières. Comment mieux ruiner l’image de l’ONU (seule instance internationale un tant soi peu légitime, même s’il faut la réformer
en profondeur), que d’y étaler aussi effrontément l’impunité des grands intermédiaires de la mafiafrique et de la finance parallèle ? Et
si les hommes de culture du monde entier dénonçaient ensemble ce hold-up ?
François-Xavier Verschave