« L’année 2005 doit être le début du commencement du développement du Tchad. » (Idriss DÉBY, président-dictateur tchadien depuis 1990, déclaration le 6 février en Conseil des ministres. Citée par l’AFP du jour).
On ne saurait mieux avouer que les 14 premières années du régime ont laissé le pays au « Ground Zero ».
« [Je vous demande] d’agir plus et de parler peu pour laisser le peuple juger le gouvernement à ses actes. » (Pascal YOADIMNADJI, nouveau Premier ministre tchadien, s’adressant à ses collègues le 6 février. Idem).
Le même a été en 1996 propulsé par Déby à la tête de la « Commission électorale nationale indépendante » qui a avalisé la gigantesque fraude du scrutin présidentiel. Le général putschiste Déby s’est ainsi retrouvé « élu » contre la volonté du peuple, avec le concours du meilleur conseiller électoral de Jacques Chirac, Jérôme Grand d’Esnon (cf. Agir ici et Survie, Tchad, Niger, escroqueries à la démocratie, L’Harmattan, 1996). Le peuple tchadien aimerait bien qu’on le « laisse juger » le pouvoir. Mais ce n’est ni avec Déby, ni avec Yoadimnadji que cela arrivera.
François-Xavier Verschave