Le Canard enchaîné, Fan-club bien français, 09/02/2005 :
« Ancien doyen de la fac de droit d’Aix, vedette d’une longue procédure judiciaire pour son rôle trouble dans la fondation Vasarely, ex-conseiller de Giscard et “conseiller spécial” de général Eyadéma, Charles Debbasch s’est beaucoup activé au palais présidentiel de Lomé, dans les heures qui ont suivi la mort du président togolais. À en croire des proches du disparu, le “doyen” Debbasch – qui a contribué à ériger la Constitution du pays – se vante d’avoir inspiré le tour de passe-passe juridique qui a permis à Faure Gnassingbé de succéder à son père. Il a d’ailleurs assisté, en bonne place, à son intronisation. »
Comment imaginer que Charles Debbasch ait pu se rendre à Lomé dans un pareil contexte sans, au minimum, un « feu orange » de l’Élysée (comme disent les services sur le coup, trente ans avant de reconnaître qu’ils ont été organisateurs) ? Seul son avion a été autorisé à atterrir ! Les autorités françaises ne vont pourtant pas se priver de nier avoir joué un rôle quelconque dans le coup d’État togolais : un coup d’État militaire, le 5 février, que la France a donc contribué à maquiller le 6 février en un coup d’État constitutionnel, plus soft. On va nous servir le couplet de « l’élément incontrôlable », de l’« indépendant » Debbasch, comme on l’a dit par ailleurs des Bob Denard, Paul Barril, Jean-Charles Marchiani, etc. Passé le délai de réprobation feinte, on espère faire ami-ami sans complexe avec le « nouveau » régime
Pierre Caminade