– Le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, ayant exprimé son souhait (« maintenant qu’une élection présidentielle a eu lieu ») qu’un « gouvernement d’union nationale » soit formé au Togo, a annoncé qu’il allait se rendre en Afrique pour : « expliquer une nouvelle approche vis-à-vis du continent axée autour d’un vrai partenariat d’une Union européenne qui respecte les Africains ». Une fébrile attente de ces explications s’ouvre donc. - Une religieuse de Lomé : « Je n’ai jamais senti aussi fort la tristesse dans un peuple, c’est comme si on avait coupé le souffle et les ailes à une grande partie des Togolais, cela se sent dans l’ambiance, dans les commentaires et dans les corps des gens... en tout cas je le sens. Je comprends maintenant beaucoup mieux ce que c’est que l’espoir... car malgré tous les espoirs frustrés, les gens que je rencontre continuent à attendre, attendre, attendre... C’est comme une folie et je me dis que dans cette capacité inlassable d’attendre malgré tout se dit la beauté de la résistance. » Avant de se lancer, le premier gagnerait à rencontrer la seconde, pour saisir ce qu’on attend de lui et pour comprendre ce que veut dire le mot « respect ». Nous n’avons pas pu joindre Monsieur Obasanjo [1] pour lui demander ce qu’il a dit (ou tu ?) au sujet du Togo à Monsieur Chirac [2] avant que ce dernier ne soutienne publiquement la candidature du Nigeria au Conseil de Sécurité. On verra peut-être plus clair une fois qu’il y sera. En attendant, l’Union Africaine, présidée par M. Obasanjo, a reconnu le régime du fils Gnassingbé, suivant en cela sa réalité la plus sombre : sa majorité dictatoriale.
Sharon Courtoux