Les lecteurs de ces Billets connaissent le journaliste indépendant togolais Dimas Dzikodo, et ils savent qu’être journaliste indépendant au Togo n’est pas une mince affaire. Celui dont nous donnons ici quelques nouvelles récentes persiste et signe, d’où la persistance des « désagréments », sous Faure comme sous Eyadéma, qui sont son lot quotidien. Vers la mi-mai, sur l’un de ses téléphones portables, il recevait mais ne pouvait plus émettre des appels. Un message vocal signalait : « Votre compte est bloqué, veuillez contacter notre service client ». Contacté, le service en question lui a fait savoir qu’il devait se présenter en personne pour obtenir le déblocage de sa ligne, car telles étaient les consignes. À la question de savoir qui avait laissé ces consignes, son correspondant a répondu ne pouvoir en dire plus. Dimas a pris contact avec le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, qui lui a promis d’en discuter avec le Directeur général de la police. À ce jour, le numéro n’est pas rétabli. Selon les informations rassemblées par notre journaliste indépendant, aucun des responsables du service téléphonique en question n’endosse la responsabilité du blocage des lignes. Dimas Dzikodo a par ailleurs reçu plus d’un appel pour le dissuader de se rendre dans ce service pour régler le problème, et pour lui dire qu’il faisait partie d’un certain nombre de cibles particulièrement visées en ce moment. Il a beau avoir l’habitude des menaces et autres intimidations, ça doit être épuisant ! Vous en pensez quoi, Monsieur Chirac ? Qu’un journaliste indépendant de plus ou de moins, ce n’est pas important ?
Sharon Courtoux