Survie

Togo : une mission - de vérification...

(mis en ligne le 1er juillet 2005)

Le 23 mai dernier, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a lancé un appel [1] à l’Union africaine (UA) et à l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la mise en place d’une commission internationale d’enquête sur la situation des droits de l’Homme au Togo. Le 10 juin, la Haut commissaire aux droits de l’Homme, Louise Arbour, annonce [2] « l’envoie d’une mission d’enquête au Togo suite à des événements liés aux élections », et le lundi 13 juin la mission est sur place. Le moins que l’on puisse dire est que la FIDH a obtenu satisfaction en un temps record.

L’importance de cette mission est évidente. La plus haute instance internationale, l’ONU, se penche sur le cas d’un pays dont le peuple a été dépossédé de son droit de se dégager - par les urnes - de la férule d’une dictature. Du moins la communauté internationale et ses hautes instances ont-elles fait semblant de croire qu’un tel exercice était possible sans qu’elles n’interviennent afin qu’il se traduise dans les faits... Certes, le Haut commissariat a à charge l’examen des seules questions afférentes aux violations des droits de l’Homme... Il n’empêche. Les causes des violations qu’il s’agit de vérifier, et la fraude électorale massive soigneusement organisée, pourront difficilement échapper à l’examen en cours. Si la mission faisait preuve de cécité, elle se décrédibiliserait gravement. Saura-t-elle faire montre du courage nécessaire pour faire reculer le cynisme qui a accompagné la « crise » togolaise ? Peut-être. En tout cas, elle a pris le risque de se mettre en position d’observateur étroitement observé.

À son retour à Genève, la mission présentera ses conclusions et recommandations à la Haut-Commissaire. Espérons que ces conclusions seront immédiatement rendues publiques et que l’ONU ne gardera pas en réserve quelque annexe confidentielle réservée à la vérité des faits. La mission s’est accordée deux semaines pour conclure. Un si court délai fait penser qu’elle est déjà relativement bien renseignée (de ce que nul n’ignore). S’il s’agit d’une mission de sérieuse vérification, on ne peut que s’en féliciter.

Sharon Courtoux

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 138 - Juillet Aout 2005
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