Patrick Gaubert, député européen UMP, s’était déjà signalé en juin 2003 pour avoir cautionné la réélection frauduleuse de feu Eyadéma, et début 2005 pour son soutien à Sassou Nguesso et ses pressions sur les familles des victimes du Beach pour qu’elles abandonnent leurs poursuites en France. Alors que se négocie le choix du premier ministre de transition, il s’est rendu début novembre en Côte d’Ivoire pour rencontrer différents protagonistes de la crise, au titre de président de la LICRA.
Selon Afrique Centrale.info [14/11], « M. Gaubert a tenu à lever tout malentendu et à rappeler clairement que la France n’était pas à la tête d’un complot contre la Côte d’Ivoire, mais qu’elle œuvrait depuis le début de la crise à un retour à la paix pour tous les Ivoiriens. » La Licra est-elle donc porte-parole du gouvernement français ?
L’œuvre française en faveur du « retour à la paix » est en tout cas toujours classée « secret défense » puisque Michèle Alliot Marie a refusé, en octobre dernier, de déclassifier la totalité des documents demandés par la justice française dans le cadre de l’affaire sur les massacres de Bouaké, et a même renforcé le tri effectué par la commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN).