L’élection de Bongo à la tête du Gabon dépasse tous les sommets du grotesque. Simple formalité, elle a quand même englouti les sommes les plus pharaoniques, dans la plus extravagante parade de cirque. Il y manquait la touche clownesque. Ce rôle a été réservé à un quarteron d’observateurs français. Le Sénat enverra en effet quatre observateurs pour l’élection présidentielle du 27 novembre au Gabon.
La délégation sera conduite par Jean-Pierre Cantegrit (UMP), président du groupe France-Afrique centrale et France-Gabon au Sénat, et sera complétée par son collègue UMP François Trucy, le socialiste André Rouvière, et Michel Laflandre, administrateur du Sénat.
Jean-Pierre Cantegrit, toujours au titre de l’amitié sénatoriale France-Afrique centrale a participé, en juin dernier, à la réception de la délégation gabonaise du groupe d’amitié France-Gabon, présidé par l’ancien ministre de la Coopération Jacques Pelletier (UMP), à l’Assemblée nationale. Ce grand ami du Gabon de Bongo était tout désigné pour vérifier la « transparence du processus électoral » qui reconduira ledit Bongo au pouvoir. Son acolyte François Trucy s’est illustré, entre autres, par cette déclaration, datée de 1986, dans Le Monde : « Il y a en ce moment une race qui en chasse une autre, c’est comme les fourmis rouges d’Argentine, qui ont chassé les fourmis noires de Provence. Je suis simplement pour le retour des Toulonnais dans Toulon ». Un tel humanisme l’appelait de toute évidence à porter les valeurs démocratiques au Gabon.
Odile Tobner