« L’Union européenne réitère sa condamnation des actes de violence, d’où qu’ils viennent, et invite les autorités togolaises à traiter de façon approfondie et juste la question des droits de l’Homme au Togo, dans le respect des engagements pris en 2004, en poursuivant les responsables de ces violences pour mettre fin à tout sentiment d’impunité. [...] l’Union européenne renouvelle son appel à la mise en place d’un véritable dialogue qui associe l’ensemble des acteurs politiques du pays, avec une forme et un contenu clairs, qui permette d’établir un cadre électoral acceptable par tous. »
Déclaration de la Présidence au nom de l’Union européenne, Bruxelles, le 24/10.
On doit donc comprendre que le « cadre électoral acceptable pour tous » concerne les prochaines élections. Le hold-up électoral meurtrier de cette année est donc entériné en toute « impunité », sans que cela ait jamais été déclaré par l’UE. L’UE « invite » simplement les bandits à punir une poignée de sous-fifres aux ordres, en sachant parfaitement bien que cette « invitation » minimaliste restera non honorée. L’UE attend, pour 2006, une nouvelle poignée d’« engagements » bidons (sur le modèle de ceux de 1999 et 2004, cf. L’agenda d’Eyadema in Billets n°126), pour rouvrir les vannes de l’“aide au développement”.
L’UE « réitère sa condamnation » de sa propre crédibilité.
Pierre Caminade