À l’heure où survient une grave crise de négationnisme, nous dédions à la mémoire des victimes du génocide des Tutsi rwandais la douleur qu’elle nous cause.
Nous tenons à exprimer aux rescapés du génocide et à leurs familles notre consternation à constater son origine dans notre pays.
Le négationnisme fonctionne selon divers critères, notamment celui visant à nier un groupe humain victime en lui attribuant le rôle de coupable : c’est ici le cas. Tournant le dos à l’histoire, dont il brasse les multiples réalités pour leur faire tenir ce discours, il se discrédite lui-même. Quoi qu’il en soit, l’histoire s’écrira.
Le 28 janvier 1993, Jean Carbonare (alors président de Survie) a dit haut et fort, au journal de 20 heures d’Antenne 2, ce qui pouvait se produire au Rwanda : un génocide. Le génocide des Tutsi rwandais (accompagné du massacre des Hutu qui s’y opposaient) a eu lieu l’année suivante. Ce jour-là, Jean Carbonare en a appelé au monde, à la France en particulier, pour que le nécessaire (et possible) soit fait pour empêcher la catastrophe. Il n’a pas été entendu. Il fut le premier, et le dernier, à adresser au grand public un tel cri d’alarme. Nous ne l’oublions pas. Nous nous en souvenons avec un sentiment de profond respect.
Sharon Courtoux