« Six mois après la violente répression des manifestations du 20 octobre, la Ligue tchadienne des droits de l’Homme et l’Organisation mondiale contre la torture ont publié (...) leur rapport sur les événements. (...) Les ONG dressent un bilan de 218 morts, supérieur à celui de la Commission nationale des droits de l’homme qui dénombrait déjà 128 victimes et à celui du gouvernement [tchadien] qui n’en décompte que 73 », rapporte Rfi.fr (27/04/2023). « La France ainsi que les États-Unis n’ont toujours pas condamné ce massacre », note à juste titre l’édito de « La lettre hebdomadaire » d’Afrique XXI (n°71 - Semaine du 24 au 30 avril 2023). En cause, le blanc-seing accordé à leur allié dans la « guerre contre le terrorisme », mais pas uniquement. « Washington serait particulièrement inquiet des ambitions d’Evgueni Prigojine (…) et de sa société militaire privée Wagner. Selon le [Post 25/04/2023], qui s’appuie sur des documents militaires classifiés dévoilés il y a quelques semaines sur le réseau social Discord (Discord Leaks), les renseignements américains prennent au sérieux les affirmations de leurs homologues tchadiens selon lesquelles des réunions auraient été organisées en Centrafrique dans le but de recruter des combattants et de mettre en place un camp d’entraînement. Le tout financé par Prigojine avec l’objectif de déstabiliser N’Djamena. (...) À la lecture de ces révélations, les derniers voyages d’Emmanuel Macron auprès de ces autocrates [Ali Bongo au Gabon, Sassou au Congo] pourraient ainsi être considérés comme une volonté d’endiguement face à la déferlante Wagner », conclut Afrique XXI.
